Ce troisième concert de la Série Solistes accueille avec un immense plaisir le grand saxophoniste Yannick Rieu, dans une œuvre commandée au compositeur et chef d’orchestre Jean-Nicolas Trottier. Pour cette occasion, l’ONJ se transformera en orchestre à cordes plus une harpe et une section rythmique ! La riche voix d’Edgar Bori sera mise au service des textes de Yannick Rieu et de Jean-Nicolas Trottier pour cet événement exceptionnel.
« Les textes seront dits et non chantés. Pour avoir travaillé par le passé avec Bori, c’est la première personne qui m’est venue à l’esprit pour dire mes textes. Sa voix chaude, la précision de sa diction, sa compréhension des idées qui traversent les textes sont des éléments qui ont fait pencher tout naturellement la décision de l’engager comme lecteur. Connaissant son travail, il existe une certaine communauté d’esprit, un sentiment d’être proche, en communion avec sa vision personnelle de ce qui nous entoure, la vie, notre place dans le monde. Sa grande sensibilité me fait penser que les textes sont en bonne compagnie avec lui et qu’il les rendra vivant. » - Yannick Rieu
Chef d’orchestre et compositeur - Jean-Nicolas Trottier
Saxophones – Yannick Rieu
Voix - Edgar Bori
Harpe - Éveline Grégoire-Rousseau
Piano - Gentiane MG
Contrebasse - Guy Boisvert
Batterie - Louis-Vincent Hamel
Violons 1 - Zoé Dumais, Amélie Lamontagne, Chantal Bergeron, Nayiri Piloyan, Daphnée Sincennes Richard
Violons 2 - Vanessa Marcoux, Brigitte Dajczer, Geneviève Clermont Brenn, Adrien Dalle
Altos - François Vallières, Marie-Lise Ouellet, Lana Tomlin
Violoncelles - Sophie Coderre, Elisabeth Giroux
« Octaèdre ou ne pas être, voila la question !
Platon chevauchant les idées dans sa caverne dépourvue de lumière où l’absence d’ombres nous en fait voir de toutes les couleurs! Octaèdre symbole de l’air devenu véhicule d’une mort bien incertaine.
Notre vie se déroule sans savoir vraiment, au fond, au plus profond, ce que nous sommes. Pour ce qui est du « qui » nous sommes nous nous en arrangeons par de petites ou grandes émotions, par des passions tristes quelquefois, par du « raisonnable » (qui semble perdre de sa force par les temps qui courent), par de la réflexion tournant à vide parfois, par des gestes, beaucoup de gestes qui frôlent trop souvent l’agitation. De quoi est-il question?
Être ici ? Là, maintenant? L’incroyable hasard qui fait que ce soit moi et pas un autre qui se soit ouvert à la conscience. Les grandes questions...
Et la nature? Que veut-elle ? Y a-t-il seulement un soupçon de volonté chez elle ? Ou n’est-elle que mouvement sans direction, sans plan ? Conscience sans volonté. Ordonnée et anarchique. Mathématiquement libre ! Le concept du but, du résultat, font-ils seulement parties de ce mouvement ? Notre cerveau est-il capable de concevoir une action sans but ? Et si la nature n’était qu’un « moyen » sans fin ?
L’existence comme fin en soi, le présent comme unique réalité. En dehors de cela ? Rien ?
La musique comme seule raison d’être, se suffisant à elle-même, pour elle-même. La vibration pour la vibration, le choc des notes, des rythmes, le chant pour le chant. Sans raison, sans but. La beauté ne se retrouve peut-être que dans l’inutile.
Avoir le courage ou la folie de risquer l’inutile ? Soyons raisonnable, restons modeste...tout ce qu’on risque c’est d’être utile à quelqu’un ou quelque chose. »
La création de ce spectacle a été rendue possible grâce au soutien de la
Place des Arts de Montréal et de sa Fondation.